Infirmière, passionnément
En collaboration avec Antoinette Pulici.
Le métier d’infirmière ne s’arrête pas au pied d’un lit de malade. Il y a tant de choses à connaître, d’êtres à découvrir. Il y a le reste, tout le reste, on peut être infirmière dans un théâtre, pour le cinéma, dans des sociétés, au Club Méditerranée, dans des cliniques, des hôpitaux. La spécialisation en bloc opératoire était la vocation d’Antoinette Pulici. Elle a exercé son métier dans les blocs opératoires de plus de quatorze hôpitaux et quinze cliniques en France et cinq hôpitaux et une clinique en Suisse. C’est un métier riche de connaissance et de constant apprentissage, d’écoute et de don de soi.
La première fois que j’ai lavé des instruments à la main, c’était lors de mon premier stage à la maternité. Il faisait une chaleur étouffante, nous approchions du quatorze juillet. Je devais m’occuper des instruments après une césarienne. On m’avait appris que le sang partait mieux à l’eau froide, et fièrement je me suis rendue à l’office portant la cuvette contenant tous les instruments pour la déposer dans l’évier. J’ai ouvert le robinet d’eau froide et laissé couler l’eau. Pendant que tout cela se rinçait, je décidai d’en profiter pour aller donner les biberons aux prématurés. Au bout d’un moment, des cris retentirent dans toute la maternité. Je posai le bébé et me rendis sur les lieux du drame. Depuis l’office où elle coulait toujours, l’eau, qui débordait de l’évier bouché par la cuvette, avait envahi les couloirs et dévalait les grands escaliers jusqu’à l’entrée de la maternité. Une maternité aquatique et des instruments très bien rincés, presque lavés, qui m’ont valu un zéro en stage. Les enfants ne me portent pas chance. Je savais bien que je n’aimais pas les stages en pouponnière, en maternité. Les évènements me donnèrent malheureusement raison. C’est dans cette même maternité que je reçus mon deuxième blâme. Je me donnais pourtant pleinement, mais c’était l’horreur. J’ai cassé …